1°. L'AVENT est le temps qui précède la fête de Noël et y prépare. Il commence le dimanche le plus près de la fête de St André (30 novembre) et comprend quatre dimanche, ce qui fait trois semaines entières et une quatrième au moins commencée.
a°. L'Avent est ainsi appelé (du latin adventus, avènement, venue) parce qu'il représente la longue période de siècle pendant laquelle les patriarches et les prophètes on soupiré après l’avènement du Sauveur promis, et parce qu'il nous prépare à célébrer dignement l'anniversaire de cet avènement.
b° Ce premier avènement du Sauveur n'est pas le seul que l’Église nous rappelle, il y a aussi son avènement spirituel dans nos âmes par la grâce et la communion de son avènement glorieux à la fin du monde pour juger tout les hommes. Nous devons remercier le Sauveur de son premier avènement, le prier d'accomplir le second dans nos âmes et nous préparer au dernier par une vie de foi et de bonnes œuvres.
Aux vêpres des quatre dimanches de l'Avent, l’Église nous fait chanter l'hymne Creator alme siderum qui nous montre, en Notre-Seigneur, le Sauveur et le Juge qui récompense ceux qui auront profité de sa venue, et qui punira ceux qui l'auront rendue inutile.
c° Dans les offices de l'Avent, on sent l'absence de Jésus, le divin Médiateur, qui doit venir. Les collectes des quatre dimanches ne se terminent pas par la formule ordinaire : par Jésus Christ nôtre Seigneur : elles s'adressent au Père ou au Verbe éternel afin de leur demander de préparer nos âmes à la venue du Rédempteur.
d° Tout les chants : Antienne, psaumes, hymnes, sont remplis du souvenir de la chute du premier homme et du malheureux état ou se trouvait l'humanité avant la venue du Sauveur.
2°. Le temps de l'Avent existait déjà en Occident dans la première moitié du Veme siècle. En France, il commençait le lendemain de la fête de saint Martin (11 novembre), comprenait 6 dimanche et durait une quarantaine de jours. Il était appelé Carême de la saint Martin, car, pendant ce temps, on jeûnait trois jours par semaine (lundi, mercredi et vendredi et plus tard le samedi à la place du lundi) et on faisait abstinence tout les jours, excepté le dimanche. Au VIIIeme siècle, Rome réduisit la durée de l'Avent à quatre dimanches et ne prescrivait ni jeûne, ni abstinence.
Lorsque la France adopta le rit Romain, vers le IXeme siècle, elle se conforma aux usages de Rome concernant l'Avent. Cependant, le Carême de la saint Martin était encore pratiqué, par dévotion, au XIIIeme siècle, comme on le voit dans la vie de St Louis, roi de France, et cette pieuse coutume est conservée dans quelques ordre religieux. Les Grecs on aussi conservé le jeûne de l'Avent, mais ils est beaucoup moins rigoureux que celui de Carême.
Aujourd'hui, il n'y a d'obligation dans l’Église romaine que le jeûne et l'abstinence des Quatre-Temps de la 3eme semaine de l'Avent et de la veille de Noël.
3° Les Quatre-Temps sont les trois jours (mercredi, vendredi et samedi) des quatre semaines qui coïncident à peu prés avec l'ouverture des quatre saison ; la 3eme semaine de l'Avent pour l'hiver, la 1ere semaine de carême pour le printemps, la semaine de la Pentecôte pour l'été et la semaine qui suit la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix (14 septembre) pour l'automne.
Dès le milieu du IIIeme siècle, trois temps sont déjà signalé à Rome comme étant sanctifiés par la prière, le jeûne et l'abstinence, ce sont ceux d'été, d'automne et d'hiver, celui du printemps n'est pas indiqué parce qu'il se confond avec le jeûne du Carême. Cette pratique ne s'étendit que peu à peu, mais au XIeme siècle elle était universelle et déterminée comme aujourd'hui.
Le jeûne des Quatre-Temps ne serait qu'un reste de la pratique primitive du jeûne trois jours par semaine : mercredi, vendredi et samedi. Lorsque ce triple jeûne hebdomadaire disparu de la pratique ordinaire, l’Église se serait contentée de n'imposer cette ancienne coutume que quatre fois par an, au commencement des quatre saisons, afin de les sanctifier par la pénitence.
4° L'Avent est un temps de pénitence et de saints désirs :
de pénitence, afin de purifier nos âmes pour la venue du Sauveur.
de saints désirs, afin d'obtenir la grâce de le bien recevoir.
a° L’Église manifeste son esprit de pénitence en nous rappelant, le premier dimanche, la pensée du jugement dernier, et en mettant sous nos yeux, tout les autres dimanches, les exhortations à la pénitence que saint Jean-Baptiste adressait au peule juif en lui annonçant la prochaine venue du sauveur.
Elle manifeste encore son esprit de pénitence, en prenant, aux offices du temps, des ornements violet ; en supprimant le Te Deum aux matines, et le Gloria in excelsis à la Messe ; en interdisant les fleurs sur les autels et les jeux de l'orgue ; en remplaçant l'Ite Missa est par le Benedicamus Domino qui est une invitation à prolonger la prière.
Cependant, le 3eme dimanche de l'Avent, appelé Gaudete à cause du 1er met de l’Introït, la tristesse fait place à une douce joie, les fleurs parent de nouveau l'autel, on touche l'orgue à la Messe, et lorsqu’on le peut, la couleur violette des ornements est remplacée par le rose.
b° l’Église exprime ses saints désirs par des chants appropriés ; elle conserve l'Alleluia comme cri d'espérance, elle répète souvent le verset "Rorate coeli desuper..... Cieux, versez votre rosée et que les nuées fassent pleuvoir le juste", et elle chante, au salut, la prose commençant par les mêmes mots, enfin, ses désirs éclatent surtout dans le chant des grandes antiennes du Magnificat durant les 7 jours qui précédent la vigile de Noël.
Ces antiennes, qui "contiennent d'après Dom Guéranger, toute la moelle de la liturgie de l'Avent", commencent par O et redisent les titres du Désiré des nations qui va venir.
Elles sont appelées grandes à cause des sublimes mystères qu'elles expriment et de leur solennité, on les chante debout et elles sont toujours doublées, même au rite semi-double. Autrefois, dans quelques églises, on les répétait après tout les versets du Magnificat.
Ces antiennes datent au moins du VIeme siècle. Primitivement, il y en avait douze et on les chantait au Benedictus des Laudes. Au IXeme siècle, on commença à les chanter au Magnificat des Vêpres, comme aujourd'hui.