Quarante bougies pour l'ADECOR en 2016
Bulletin du Prieuré Saint-Jean
La Petite Voix - septembre à décembre 2016 – N° 147
Quarante bougies pour l’ADECOR
En cette année 2016, nous fêtons le quarantième anniversaire de l’« Association de catholiques de Conflans et de sa région » (ADECOR), fondée dans le but de sauver avec la messe traditionnelle, la foi catholique. Proposant, dès 1976, catéchismes pour enfants et conférences sur la « nouvelle messe », l’association invite des prêtres, à partir de 1978, pour célébrer la messe dominicale dans deux chapelles de fortune, à Pontoise, là où nous sommes encore aujourd’hui, et à Conflans, juste en face de l’église paroissiale Saint‐Maclou. En 1979, elle acquiert à Conflans une salle de danse, qu’elle transforme peu à peu en notre actuelle chapelle sainte‐Honorine. Depuis, d’incessants travaux et de régulières acquisitions ont permis d’offrir, pour le grand nord‐ouest parisien, un véritable centre pour la messe traditionnelle, en même temps qu’un lieu familial de ressourcement doctrinal et spirituel.
A l’occasion de notre pro‐ chaine journée paroissiale, nous fêterons ce quarantième anniversaire : un diaporama retracera l’histoire de toutes ses années, nous donnant, photos vieillies à l’appui, la mesure de l’évènement. Mais outre la mémoire des dates et des hommes, un tel anniversaire nous incite à réfléchir sur bien des points, essentiels à cette œuvre, commencée, dans la région, il y a quarante ans, et que nous avons mission, aujourd’hui, de poursuivre : fidélité à l’héritage reçu ; mission sacerdotale et apostolat des laïcs dans le contexte, social et religieux, actuel ; défi de la transmission et du combat de la foi ; engagement des jeunes générations ; perspectives d’avenir. Ce sont là autant d’éléments, qui concernent tous les catholiques, et en premier lieu, bien sûr, leurs pasteurs, dont la mission est de conduire au Christ, le troupeau, qui leur est confié. Quelques mots sur la fidélité retiendront, cette fois‐ci, notre attention.
La fidélité implique un rapport à autre que soi. La fidélité conjugale lie deux époux, l’un à l’autre ; un témoignage est fidèle, lorsqu’il est conforme à la vérité des faits ; et le fidèle, dans l’Église, est nommé tel, puisqu’il est fidèle (en principe, du moins) aux promesses et aux engagements de son baptême. Pour nous, la fidélité exigée s’entend par rapport à l’intention première et salutaire de ceux, qui ont commencé cette œuvre : sauvegarder la vraie messe de toujours ; se préserver des nouveautés conciliaires, qui tendent à frelater le message évangélique.
Pour beaucoup, cependant, la fidélité est conçue de façon passive et toute négative : est un époux fidèle, celui qui n’est pas adultère ; est un témoin fidèle, celui qui ne déforme pas la vérité ; est un chrétien fidèle, celui qui n’abandonne pas le Christ et son Église. Tout cela, pour être vrai, n’en est pas moins, très largement, insuffisant. Car la fidélité est bien plus qu’une non‐trahison ; elle est un attachement, de cœur et d’esprit, toujours plus profond, et qui tend aussi à devenir de plus en plus éclairé ; la fidélité est dans cette attitude active, tout autant respectueuse que bienfaisante, à l’égard du dépôt, qui nous a été confié : que ce soit celui de son conjoint, de la vérité, ou du Christ lui‐même.
Aussi, ces quarante années de présence de la Tradition sur Conflans nous invitent à honorer cette fidélité, qui implique accueil et don de soi. Accueil, car il s’agit de recevoir la Tradition catholique, non pas seulement en raison d’un esthétisme spirituel et mondain, mais aussi et surtout avec sa foi et tout son amour. Don de soi, car il s’agit encore, et toujours, de se donner à l’égard d’une œuvre d’Église, pour la faire connaître et aimer.
Que cet anniversaire nous amène donc à redire toute notre reconnaissance pour ceux qui nous ont précédés, et qui nous lèguent aujourd’hui l’œuvre qu’ils ont, sinon inaugurée, du moins poursuivie.
Abbé Louis‐Marie Berthe