Vues d'intérieur
Sainte Honorine, martyre
Sainte Honorine vécut en Normandie à la fin du troisième siècle. Elle fut martyrisée en 303 et son corps, jeté dans la Seine, aurait dérivé jusqu’à Graville, aujourd’hui dans la banlieue du Havre (Seine-Maritime). Des Chrétiens le recueillirent, l’ensevelirent et construisirent sur son tombeau une chapelle. A la fin du IXe siècle, des clercs apportent les reliques de Graville à Conflans pour les mettre à l’abri des Vikings. C’est le début de la dévotion à sainte Honorine à Conflans, où de nombreux miracles se produisent.
Des prisonniers libérés par l’intercession de sainte Honorine viennent apporter leurs chaînes en ex-voto. L’une d’entre elles a traversé les siècles et est suspendue dans l’église paroissiale.
En 1080, le seigneur de Conflans fait venir des moines bénédictins de l’abbaye normande du Bec-Hellouin (Eure). Ils y fondent un prieuré (à l’emplacement du parc municipal actuel) qui est consacré le 21 juin 1086 par l’abbé du Bec Hellouin, saint Anselme, qui sera plus tard archevêque de Cantorbéry et déclaré docteur de l’Église. Les reliques sont portées en procession dans la nouvelle église du monastère et saint Anselme opère un miracle au cours de cette translation. Depuis, pour commémorer cet événement et vénérer la sainte, une procession a lieu tous les ans à Conflans.
La Procession
Aujourd’hui fixée au dimanche précédant ou suivant le 27 février (jour de sa fête), la procession, au Moyen Age, avait lieu à l’Ascension. La châsse était portée en procession à travers les rues du village ... d’où le nom de rue de la Procession donné à une rue de Conflans. A la demande des habitants, la fête de sainte Honorine (27 février) devint chômée à Conflans à partir de 1538. Pendant la Révolution, les Catholiques résistèrent courageusement et cachèrent les reliques pour les soustraire aux risques de profanation. Le 27 février 1801, jour de la fête de Sainte-Honorine, elles firent leur entrée solennelle dans l’église paroissiale Saint-Maclou. En reconnaissance de grâces obtenues, des pèlerins y ont fait apposer des ex-voto.
De nos jours, deux semaines avant la fête, les Conflanais sont informés de la manifestation par des affiches apposées dans les rues de la ville, placées chez les commerçants et à l’Office de Tourisme et reproduites dans la presse régionale.
La procession se forme après la messe dominicale, vers midi, dans la chapelle Sainte-Honorine située rue des Fromenteaux, en face de la mairie. Elle remonte la rue des Fromenteaux. En tête, la croix de procession portée par un enfant de chœur. La statue de sainte Honorine, qui repose habituellement dans la chapelle sainte-Honorine, est portée par des enfants de chœur.
En face de l’église paroissiale, se trouve une maison avec une niche d’angle au premier étage contenant une statue de sainte Honorine, érigée là en 1987 à l’initiative de l’abbé Jean Duvallet, alors Aumônier national de la Batellerie. Tous les ans, la procession y fait une halte et le cantique à sainte Honorine y est entonné par les pèlerins.
Composé vers 1875, ce cantique raconte sur un air original, en un refrain et quinze couplets, l’histoire de sainte Honorine. Le refrain en est le suivant :
« Sainte Honorine, l’espérance Des captifs et des matelots, Obtenez-nous la délivrance De nos périls et de nos maux. » L’un des couplets demande à sainte Honorine sa protection :
« Par vos bontés, que notre foi s’accroisse Au tentateur nous saurons dire : « non ! » De ce Conflans qui garde votre nom, Contre tout mal, protégez la paroisse ! »
Après le chant du cantique, la procession reprend son cours, se dirige vers l’église Saint-Maclou et, de là, retourne à la chapelle Sainte-Honorine.